M. Schäuble avait envoyé un message à la France sur les coopérations renforcées en 1993. Je crois qu'il n'en est pas si éloigné aujourd'hui, même si les termes ont changé. Les nouveaux États membres y sont opposés, et les traités ne facilitent pas les choses.
Je reste favorable à cette formule, notamment pour l'énergie. Qu'il s'agisse de sécurité énergétique, de ressources alternatives, d'économies d'énergie, nous avons tout à gagner à travailler ensemble et à ne pas se présenter à l'extérieur en ordre dispersé. Si ce n'est pas possible, essayons du moins de progresser dans des domaines comme les achats, les réserves, les économies d'énergie. Ce n'est pas la nostalgie de la CECA qui m'inspire ! C'est une question majeure pour l'avenir de l'Europe.
J'en viens aux discussions budgétaires. J'ai déjà salué le renforcement du rôle du Parlement européen, avec deux conditions : le développement des relations avec les parlements nationaux, et la capacité de savoir jusqu'où ne pas aller trop loin. En l'occurrence, le Parlement européen veut être associé à la réflexion sur les ressources propres de l'Union, tandis que certains États s'y refusent au nom des traités.
Les sanctions financières ne sont pas une nouveauté. Elles existent déjà dans certains domaines. On peut concevoir qu'elles prennent la forme d'une retenue sur les fonds versés au titre de la cohésion. Lorsqu'un État bénéficie de la solidarité européenne tout en se montrant non coopératif, une sanction de ce type ne paraît pas illégitime. Je crois plus en tout cas à cette formule qu'aux dépôts ou aux amendes. Je ne suis pas favorable à la suspension des droits de vote : à supposer même qu'il y ait un accord entre gouvernements, présenter un traité à ce sujet serait pour le moins risqué !