J'ai participé à la réunion qu'évoquait à l'instant Sylvie Goulard, mais nous n'étions que deux parlementaires français.
Les réunions qui nous amènent à rencontrer les parlementaires des autres pays européens et nos collègues du Parlement européen ont une vertu : elles nous permettent de confronter les positions des uns et des autres. Il serait donc intéressant de les multiplier.
Permettez-moi de vous faire part de mon point de vue concernant les critères de convergence. Il faut distinguer le contenant et le contenu. Sur le premier, nous pouvons nous mettre d'accord, même si le rythme de remboursement demandé à certains pays nous semble excessif. A l'instar de la potion qui guérit la maladie mais qui tue le malade, je crains que celle-là ne soit tellement difficile à avaler qu'elle ne fasse des dégâts considérables. C'est ce qui se passe dans les pays où ont été mises en place des règles violentes d'assainissement - je pense à la Grèce, mais il se peut que d'autres pays soient concernés dans les mois à venir.
Il est parfaitement normal d'aller vers un assainissement, même partiel, de la dette publique, mais nous pouvons discuter des moyens d'y parvenir - c'est toute la question de la subsidiarité. Il semble que l'on se dirige plutôt vers des coupes budgétaires systématiques. Si certaines dépenses ne sont ni essentielles ni productives, gardons-nous de mettre en pièce les dépenses d'avenir dans les domaines de l'éducation, de la recherche ou des infrastructures. Les dépenses de services publics sont peut-être une particularité française mais, sans un tel financement, ce sont les familles elles-mêmes qui paient. Cela dit, il ne faut pas s'interdire de recourir à la solidarité entre les citoyens et, en conséquence, de demander davantage à l'impôt progressif.
On nous propose aujourd'hui le « pacte de l'euro plus » pour parler de la rigueur. En France, quand on ne sait pas régler un problème, on invente un mot nouveau. Les « femmes de ménages » sont devenues des « techniciennes de surface » : elles ont toujours mal au dos et sont toujours aussi mal payées, mais la profession a été ainsi « revalorisée ». Arrêtons de nous payer de mots !