Intervention de Pierre Forgues

Commission des affaires européennes — Réunion du 30 mars 2011 : 1ère réunion
La réforme de la gouvernance économique européenne et le pacte pour l'euro rencontre avec les membres français du parlement européen en commun avec la commission des affaires européennes de l'assemblée nationale

Pierre Forgues, député :

Faisons donc de la politique ! Chacun est convaincu de la nécessité de réduire la dette des États, mais toute la question est de savoir comment. J'ignore si les mesures qui ont été prises à l'échelle européenne auront un effet vertueux ; l'important est que les efforts consentis pour réduire la dette soient justement répartis. Or ce n'est pas le cas avec ces mesures inspirées par le FMI, l'OMC et autres instances de la mondialisation. Si, pour réduire la dette, nous augmentons le chômage et créons de la misère - car c'est bien ce qui se passe en Espagne, en Grèce ou ailleurs en Europe -, nous allons droit à l'échec. Nous n'obtiendrons que la révolte, et nous finirons par être contraints de tout lâcher pour l'apaiser.

Mais il y a plus inquiétant encore : l'absence de solidarité en Europe. Si les problèmes financiers - qui ne se posent pas avec la même acuité dans tous les pays - aboutissent à créer une fracture Nord-Sud à l'intérieur même de l'Europe, cette dernière ne progressera pas, et la question est d'importance. Je suis pour l'Europe, mais s'y prendre de cette façon ne mènera qu'à la régression.

On peut bien changer les normes, réformer le pacte de stabilité, souvent d'ailleurs dans l'indifférence générale ! Il demeure que l'Europe ne se fera pas malgré ses habitants. Il faut donc susciter un élan : pour que les gens puissent vivre et travailler, il importe qu'il y ait du développement. Je reste donc sceptique sur toutes ces mesures. Si les politiques, à l'échelle européenne comme à celle des États, n'appréhendent ces problèmes qu'à travers une vision technocratique, cela ne marchera pas. Notre perspective doit être d'organiser la solidarité et le développement. Or, pour l'instant, nous préférons - en dépit de tous les dégâts que cela peut produire - nous « caler » sur les positions du FMI et de l'OMC.

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