Je tiens à insister sur votre évocation des réfugiés qui sont plus d'un million et demi, pour une population de quatre-vingts millions d'habitants. Or, leur présence n'a pas constitué l'une des thématiques de la campagne électorale, à l'inverse de la France où la présence de quelques milliers de réfugiés alimente tout un débat. Il est vrai que parmi les ressortissants turcs que j'ai pu rencontrer, certains ont souligné l'apport intellectuel et technique que représentait globalement pour la Turquie l'arrivée de ces réfugiés. Certes, la situation économique est aussi l'un des facteurs expliquant cette réalité. En outre, on assiste à la fin d'une époque marquée par le triomphe sans partage de l'AKP et l'ancrage du pays dans l'Europe, quand bien même les négociations relatives à l'adhésion sont interrompues, est bien réel. L'AKP demeure un parti essentiel car nombre d'électeurs lui sont reconnaissants de la politique économique conduite dans la durée. On a ainsi vraiment de quoi apprendre de ce pays en matière d'acceptation des réfugiés ! La démocratie est en cours de consolidation, comme en témoignent les actuelles négociations qui accompagnent la formation d'un éventuel gouvernement de coalition qui devrait ainsi contribuer à la transparence des institutions du pays.