Intervention de Fabienne Keller

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 mai 2015 à 8h35
Environnement — Perspectives de l'union européenne pour le climat et l'énergie : communication de mme fabienne keller et m. jean-yves leconte

Photo de Fabienne KellerFabienne Keller :

Troisième remarque : l'aspect financier de la lutte contre les changements climatiques, en particulier le financement du Fonds vert pour le climat.

Le Fonds Vert pour le climat est le dernier fonds dans l'architecture du financement climatique. Il sera le principal canal de distribution des financements publics pour le climat et financera en particulier les mesures d'adaptation aux changements climatiques pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables. Il devrait aussi permettre de déployer des mécanismes de financement innovants qui serviront à mobiliser des investissements du secteur privé.

Un processus a été lancé en juin 2014 pour la mobilisation des ressources initiales du Fonds. Des pays ont à ce jour contribué à hauteur de 7,7 milliards d'euros. À l'exception de la contribution française, toutes les contributions ont été faites sous forme de dons. Les États-Unis, avec 3 milliards de dollars, sont les premiers contributeurs, suivis du Japon (1,5 milliard de dollars), du Royaume-Uni (1,1 milliard de dollars), de la France et de l'Allemagne (1 milliard de dollars chacun).

Ce montant reste en deçà des espérances et est à coup sûr inférieur aux besoins des pays en développement. Je rappelle que l'objectif lancé en 2009 à la COP 15 de Copenhague était de mobiliser, d'ici à 2020, 100 milliards de dollars par an, en fonds publics et privés. Ce sera donc encore un point très attendu et débattu de la COP 21 à Paris.

Pour finir, je rappelle que la COP 21 n'est pas un exercice européen. La démarche ne se fait pas ni aux 28, ni aux 38 de Kyoto, mais aux 195 de Rio. L'Union européenne y tient une partition ambitieuse et exemplaire mais le maître d'ouvrage est bien en dernier ressort l'ONU, avec tout ce qui s'attache, en bien et en moins bien, aux processus de négociation universels qu'elle parraine : l'obligation de compromis, les rivalités croisées et les coalitions d'intérêts particuliers, sans parler de la défiance de certains grands pays (Chine, États-Unis...) à tout exercice multilatéral qui se voudrait contraignant...

Malgré l'enjeu littéralement « vital », le succès de Paris n'est pas acquis.

Nous vous remercions.

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