Intervention de Edouard Balladur

Commission des affaires européennes — Réunion du 20 octobre 2016 à 9h35
Politique commerciale — Audition de M. édouard Balladur ancien premier ministre sur les négociations relatives au ttip

Edouard Balladur, ancien Premier ministre :

En revanche, s'agissant de l'agriculture, il faut absolument saisir l'occasion de cette discussion sur ce traité pour protéger davantage nos agriculteurs. Il est inconcevable que la France voie son agriculture s'affaiblir, non seulement pour des raisons économiques, sociales, financières, mais surtout pour des raisons d'ordre historique et culturel.

Longtemps, nous nous sommes reposés sur la PAC, que nous devons au général de Gaulle, pour faire de notre agriculture la première d'Europe. Il semble que tel ne soit plus le cas, ce que je trouve désastreux. Cela étant, nous assistons au développement de modes d'exploitation agricole qui troublent parfois notre conscience, et, si j'ose dire s'agissant d'élevage, qui heurtent nos sentiments d'humanité. Nous ne sommes pas obligés de les adopter, mais ils posent incontestablement un problème pour l'avenir de l'agriculture française. Nos partenaires étrangers nous reprochent de toujours parler d'agriculture, et le reproche m'avait d'ailleurs été adressé voilà vingt ans au moment du GATT. C'est vrai, mais il s'agit d'un élément de notre puissance et, plus fondamentalement, de notre histoire, de notre culture, de notre équilibre social et territorial. Il faut donc non seulement écarter toute mesure qui l'affaiblirait, mais il faut également prôner des mesures qui la renforceraient.

Monsieur Allizard, vous avez abordé l'obligation de non-communication. Je suis d'avis de la transgresser. C'est d'ailleurs ce qui va être fait, ou du moins je l'espère. À mon sens, nous devrions organiser au Parlement, au Sénat d'abord puis à l'Assemblée nationale, un débat très ouvert sur ce sujet, où tout le monde pourrait s'exprimer et faire état de ses préoccupations. La période n'est, certes, pas très propice, d'autant que l'ordre du jour des assemblées est, paraît-il, chargé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion