Intervention de Guillaume Pepy

Commission des affaires européennes — Réunion du 1er décembre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Guillaume Pepy président de la sncf

Guillaume Pepy :

Il faut reconnaître que les paquets ferroviaires n'ont pas bien fonctionné puisque la part de marché de la grande vitesse s'est accrue, mais que celle du fret, qui a pourtant été le premier ouvert à la concurrence, est, au mieux, restée stable. Une remise à plat s'impose donc pour atteindre l'objectif qui consiste à élargir le marché ferroviaire. À mes yeux, l'Europe du rail a besoin de plus de communautaire et, dans cette perspective, de plus d'économie que de droit pour trouver des modèles économiques robustes. Anne-Marie Idrac, qui m'a précédé à la tête de la SNCF, a déjà entamé ce virage européen. Je crois, moi aussi, que l'avenir du train se joue à l'échelle européenne et qu'un fret compétitif ne peut s'imaginer que massifié sur de longues distances en Europe pour répondre aux besoins de nos industriels. Grâce au parti pris par le Parlement européen, et malgré les réserves de la Deutsche Bahn qui tire ses bénéfices du trafic régional, la nécessité est désormais reconnue de construire des corridors de fret, c'est-à-dire des couloirs ferroviaires donnant priorité aux trains de fret de long parcours.

Pour en revenir à la ligne Paris-Granville, qui est aussi la mienne, j'avoue que c'est sans doute la pire... Le trajet a été écourté de quelques minutes en concentrant le trafic sur une seule voie, mais, de ce fait, dès qu'un train rencontre une difficulté, il est nécessaire de revoir tous les croisements. Nous payons donc le prix de cette erreur et nous subissons également l'achat d'un matériel inapproprié sur cette ligne il y a quinze ans. Je peux vous rassurer sur ce point puisqu'un nouveau matériel sera mis en fonctionnement sur cette ligne d'ici 18 à 24 mois.

Je remercie Pierre Fauchon pour ses questions. Effectivement, l'information de la clientèle est notre premier combat. La SNCF progresse sur ce plan, même si le chemin est encore long. Ce travail est difficile parce qu'il heurte une culture sincère et profonde des cheminots qui ne supportent pas de communiquer sur l'incertain et qui doivent apprendre à parler aux voyageurs, même pour ne rien dire ! Sans doute aussi, lorsqu'un dysfonctionnement se présente, le temps passé à choisir la manière de le résoudre est-il encore trop long.

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