Nous vous remercions très sincèrement d'avoir répondu à notre invitation. Au moment où votre pays prend la présidence du Conseil de l'Union européenne, nous sommes heureux de pouvoir échanger avec vous sur les priorités de votre présidence, comme nous le faisons régulièrement avec les ambassadeurs des pays qui assurent cette lourde charge. Nous vous souhaitons une pleine réussite. En tant que pays fondateur, le Luxembourg a une longue expérience du fonctionnement de l'Union européenne. Mais force est de constater qu'il est confronté dès sa prise de fonction à des dossiers particulièrement complexes.
Le dossier grec est dans tous les esprits. Le peuple grec s'est exprimé le 5 juillet. Nous comprenons les épreuves qu'il doit endurer. Nous respectons son vote. Mais ce vote aggrave une situation déjà passablement compliquée. Nous souhaitions avant ce référendum que la Grèce reste dans la zone euro. Mais celle-ci ne peut fonctionner que si ses membres respectent des règles communes. Après le référendum, il est légitime de se demander si la Grèce peut appliquer ces règles en engageant des réformes indispensables. Notre collègue Simon Sutour qui s'est rendu sur place avant même l'annonce du référendum nous a donné des informations très précises mais pas pour autant rassurantes. Au-delà, nous voyons bien qu'il est indispensable de renforcer la gouvernance de la zone euro. Quelle est votre appréciation ?
Le défi migratoire est chaque jour davantage un enjeu majeur pour l'Union européenne. Votre pays a notamment affirmé sa volonté de travailler sur le dossier sensible de la relocalisation de 40 000 migrants entre les Etats membres. Quelle sera votre démarche dans ce domaine ?
Vous devrez aussi gérer la situation du Royaume-Uni vis-à-vis de l'Union européenne. Un référendum est annoncé. Notre collègue Fabienne Keller a travaillé sur ce sujet. Il est possible d'avoir un dialogue constructif sur les compétences à partir du travail que les britanniques ont eux-mêmes réalisé. Mais encore faut-il rester clair sur le socle qui fonde l'Union européenne et qui ne peut être mis en cause. Nous avons récemment échangé avec Sir Peter Ricketts, ambassadeur du Royaume-Uni, que nous avons reçu au Sénat.
La lutte contre le terrorisme est une autre question majeure sur laquelle nous avons beaucoup travaillé après les attentats de Paris et de Copenhague. Sur l'impulsion du président Gérard Larcher, nous avons réuni au Sénat, le 30 mars dernier, plusieurs parlements nationaux qui ont adopté la « déclaration de Paris contre le terrorisme ». Le Sénat a ensuite adopté une résolution européenne qui demande un acte pour la sécurité intérieure de l'Union européenne. Nous demandons la création d'un PNR européen. Nous avons rencontré le président de la commission LIBE et Mme Sophie In't Veldt au Parlement européen. Mais les discussions n'ont toujours pas abouti. Que comptez-vous faire ?