Nous consacrons aujourd'hui notre réunion aux suites des cyberattaques qui ont marqué le déroulement de la campagne présidentielle américaine et essaierons avec Guillaume Poupard, directeur général de l'ANSSI, auquel je souhaite la bienvenue, puis avec Bernard Bajolet, directeur général de la sécurité extérieure que nous recevrons tout à l'heure, d'en comprendre les ressorts et d'en tirer les conséquences, y compris pour notre propre pays.
L'ANSSI a été placée sur le devant de la scène dans un contexte de publicité croissante du risque cyber : le public, les Français, prennent la mesure de la menace face aux manipulations qui ont eu lieu lors des élections américaines, face aux attaques menées contre les partis et les institutions en Allemagne, face aux attaques qui ont ciblé la France - je pense bien sûr à TV5 Monde.
L'espace numérique, qu'on croyait si sympathique, transparent, pacifique, créateur de solidarités, apparaît en fait comme un espace dangereux et devient même un théâtre militaire à part entière. Force est de constater que cet espace donne la possibilité à des acteurs non-étatiques, manipulés ou non par des gouvernements, de peser sur la vie démocratique d'un État souverain ; qu'il peut mettre en péril le fonctionnement des institutions et des organismes vitaux des plus grandes puissances.
Les événements aux États-Unis ont été un choc pour nous. Pouvez-vous nous en dire plus sur les modes opératoires des cyber-attaquants ? Retrouvons-nous les mêmes modes opératoires dans les attaques en Europe ?
Dans ce contexte et en cette année électorale, sommes-nous capables de protéger nos institutions et nos processus démocratiques face à des acteurs qui ont un savoir-faire, des moyens et une bonne connaissance de nos faiblesses ?
Enfin, le ministre de la défense a présenté en décembre une communication sur la lutte informatique avec la mise en place d'un commandement cyber. Comment s'articuleront les missions de l'ANSSI et celles de ce commandement ?