Sur le vote des Français de l'étranger, je voudrais émettre quelques réserves sur le fait qu'il s'agisse d'un problème de sécurité nationale. Les enjeux de protection cyber sont avérés dans le domaine de l'intelligence économique et dans le domaine stratégique. Pour les partis politiques, c'est à eux de gérer et de se défendre. Pour ce qui est du vote électronique des Français de l'étranger, vous avez dit il y a quelques temps, que vous y étiez opposés. Je suis l'auteur de la loi permettant le vote par Internet des Français de l'étranger. Il n'y a jamais eu à ce jour de vrais problèmes dans ce domaine. Nous avons commencé par un test en 2003 aux États-Unis qui s'est plutôt bien passé. Puis nous avons continué avec les élections consulaires, les élections des assemblées des Français de l'étranger, etc. Au fur et à mesure de ces élections, nous nous sommes aperçus que les difficultés venaient des filtres et des barrages accumulés à chaque élection pour améliorer la sécurité, jusqu'à ce que l'on arrive à l'élection où il n'était plus possible de voter tant les mesures de sécurité devenaient nombreuses et bloquantes. Il n'était même plus possible de se connecter. On a encore renforcé les mesures de sécurité pour les élections législatives. Si je peux comprendre que l'on prenne de telles précautions pour les élections du Président de la République, je me demande si ce n'est pas disproportionné lorsque les élections sont un petit niveau avec peu de votants où une éventuelle manipulation informatique n'aurait que peu de conséquences. Le problème ne me semble pas aussi grave que ce que l'on pourrait penser. À force de mettre des conditions de sécurité de plus en plus difficiles à remplir, on risque de faire baisser le nombre de participants qui se découragent et ne parviennent pas à se connecter pour voter. Je me permets de rappeler que le vote par correspondance postale n'est pas gage de vertu, les enveloppes se vendant à des prix dérisoires sur certains marchés de Pondichéry.