Intervention de Jean-Marie Cavada

Commission des affaires européennes — Réunion du 15 mai 2013 : 1ère réunion
Institutions européennes — Audition de M. Jean-Marie Cavada député européen président du mouvement européen - france

Jean-Marie Cavada :

Je considère pour ma part depuis longtemps que le destin de la France est en majeure partie lié à l'Union européenne. La presse est dans ce domaine très largement tributaire de la parole publique. Or, après l'adoption du traité de Maastricht, celle-ci a déserté le terrain européen. Nos concitoyens veulent être protégés contre les menaces nouvelles d'ordre économique et liées à la compétition mondiale. En réalité, ils souhaitent davantage d'Europe, comme le montre leur adhésion massive à l'euro. Cependant, ils sont sceptiques sur le cours actuel de la construction européenne. À mon sens, une initiative présidentielle répondrait à leur attente. Il y a une situation d'urgence d'expression historique sur l'Europe. La politique, c'est l'art de fixer un but. Si une telle initiative était prise, les médias suivraient car ils s'intéresseraient à l'événement qui aurait été ainsi créé.

Le Mouvement européen - France compte 3 500 adhérents répartis en trois collèges (adhérents directs, associations, personnalités qualifiées). En Allemagne, on recense 12 000 adhérents qui sont, pour l'essentiel, issus d'associations, de fondations ou de syndicats. Je souhaite encourager l'adhésion de différentes organisations au Mouvement européen ainsi que celle de personnalités qualifiées (scientifiques, élus, chercheurs...). Un nouveau collège sera créé qui comprendra des élus européens issus des partis républicains favorables à la construction européenne, des membres des commissions des affaires européennes de l'Assemblée nationale et du Sénat, des présidents de région et des maires des 10 ou 12 principales villes de France. Cela permettra de donner au Mouvement européen une meilleure assise territoriale. J'attire votre attention sur la régression très sensible des financements publics depuis quelques années. Le Mouvement européen a besoin d'être soutenu. Nous comptons sur vous !

L'harmonisation fiscale constitue un enjeu très important. Le Mouvement européen tiendra des assises sur cette question d'ici l'automne. Je rappelle qu'il a fallu 25 ans pour parvenir à l'Union économique et monétaire. Il faudrait envisager un « serpent fiscal » à l'image de ce que fut le serpent monétaire européen. Cela permettrait de réduire progressivement les écarts de fiscalité au sein de l'Union européenne.

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