Intervention de Alain Lamassoure

Commission des affaires européennes — Réunion du 2 novembre 2011 : 1ère réunion
Economie finances et fiscalité — Réunion conjointe avec la commission des affaires européennes de l'assemblée nationale et les membres français du parlement européen sur la gouvernance économique européenne et la régulation financière

Alain Lamassoure, président de la commission des budgets du Parlement européen :

Mais elle a accepté de casser la tirelire des fonds de pension.

La situation était un peu différente au Portugal puisque l'opposition était favorable à un plan d'aide de l'Union européenne, la majorité voulant quant à elle essayer de l'éviter. Des élections anticipées ont été organisées, l'opposition est arrivée au pouvoir et elle a appliqué le plan proposé.

La Grèce est aujourd'hui confrontée à des difficultés politiques internes. Or, la contagion est immédiate comme le montre le cas de l'Italie depuis hier. Les opérateurs financiers, en effet, ne manqueront pas de se demander si, au-delà des fondamentaux économiques qu'ils prenaient seuls en compte jusqu'ici - solvabilité, déficit, dette, plans de redressement des finances publiques -, un problème politique ne se posera pas également à plus long terme. Le chef du gouvernement italien a pris des engagements écrits - nous avons vu à la télévision parmi quels sourires ! - que son ministre des finances n'a d'ailleurs pas cosignés. Nous ne sommes pas sûrs qu'il sera encore au pouvoir dans un an. Or, en cas d'élection et de victoire de l'opposition, celle-ci honorera-t-elle les engagements qu'il aura pris ? La question se pose également pour l'Espagne, où des élections auront lieu dans un mois, même si la situation semble plus claire puisqu'un consensus règne entre les deux grands partis politiques, qui se sont mis d'accord pour inscrire la « règle d'or » dans la Constitution. Elle se pose également... en France où des élections se profilent. Notre pays s'est engagé par la loi triennale de finances à revenir progressivement à la maîtrise des finances publiques et à ramener notre déficit de 5,7 % du PIB en 2011 à 4,5 % l'année prochaine, à 3 % en 2013 et à 2 % en 2014. Nous savons qu'il y a une chance sur deux pour qu'une alternance politique survienne et les opérateurs financiers ne manqueront pas là encore de se poser la question : ces engagements seront-ils tenus ? Compte tenu de ce qui s'est passé hier à Athènes, nous serons tous obligés - y compris ceux qui aujourd'hui ne sont pas au pouvoir en France - de préciser très vite les engagements qui seront pris dans ce domaine pour les années à venir.

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