Le Parlement européen a adopté à une assez large majorité le texte relatif à la taxation des transactions financières, la Commission européenne a dit considérer la chose faisable et, demain, le G20, à l'initiative du Président Sarkozy, s'accordera peut-être à ce sujet. Se pourrait-il donc que la crise financière soit l'occasion de prendre des décisions qui jusqu'alors n'avaient pu l'être ? Quel signal pourrions-nous donner ensemble pour soutenir cette initiative ? Une telle mesure permettrait de moraliser les marchés financiers en les faisant légèrement cotiser alors qu'ils sont largement à l'origine de cette crise. Il faudrait pour cela instituer une taxe à taux bas avec une assiette large de nature à réduire les volumes excessifs de transactions, et recréer un système déclaratif de manière à maîtriser le volume et la nature des produits en circulation. La mesure apporterait d'autre part les ressources nécessaires au budget européen et - pourquoi pas - aux budgets nationaux, mais aussi au financement des deux activités en faveur desquelles les écologistes mènent un lobbying intense depuis des années : la lutte contre le changement climatique et l'aide au développement.
Je rappelle que James Tobin était un libéral et que c'est la fin de la convertibilité qui lui avait semblé rendre nécessaire l'instauration d'un mécanisme de régulation des marchés.