Intervention de Jean-Paul Gauzès

Commission des affaires européennes — Réunion du 2 novembre 2011 : 1ère réunion
Economie finances et fiscalité — Réunion conjointe avec la commission des affaires européennes de l'assemblée nationale et les membres français du parlement européen sur la gouvernance économique européenne et la régulation financière

Jean-Paul Gauzès, député européen :

L'hypothèse que vous évoquez serait la pire chose qui puisse arriver à la Grèce car son refus d'appliquer un plan d'assainissement signifierait qu'elle va perpétuer ses turpitudes et que sa situation ne s'améliorera pas. En réalité, si les banques européennes devaient renoncer à toutes leurs créances grecques, elles le supporteraient. Les gouvernements ont voulu donner l'impression que ce qui est fait pour la Grèce en raison de sa situation particulière ne sera pas fait pour d'autres États. La plus grande erreur commise a été de dire en mai 2010 qu'il fallait sauver la Grèce pour sauver l'euro, liant ainsi deux problèmes qui étaient sans commune mesure : le problème n'était pas celui de l'euro mais de la Grèce. Les marchés en ont déduit qu'à chaque fois qu'un problème, petit ou gros, se poserait, cela deviendrait un problème pour l'euro. Nous sommes empêtrés depuis mai 2010 dans cette logique fautive qui fait que tout incident peut entraîner une contagion par effet domino. Que la Grèce soit coupée de la zone euro serait peut-être plus simple pour la zone euro, mais catastrophique pour ce pays qui reviendrait à une drachme dévaluée mais devrait honorer des dettes libellées en euros ou en dollars - car même si les banques européennes renoncent à leurs créances grecques, la dette pendante demeurera importante.

Un exemple cité devant moi par l'un des experts dépêchés en Grèce en dit long sur les réformes structurelles qui s'imposent à ce pays. Lors de chaque changement de majorité, tous les directeurs de service changent, et les anciens sont placardisés. Bien sûr, ce système de dépouilles n'est pas propre à la Grèce ; ce qui l'est, c'est qu'en Grèce les placards sont innombrables, et que tous ces gens continuent d'être payés au salaire d'un directeur...

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