Intervention de Dick Roche

Commission des affaires européennes — Réunion du 2 février 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Dick Roche ministre irlandais des affaires européennes

Dick Roche :

Concernant l'impôt sur les sociétés, je souhaiterais insister sur deux points.

Cet impôt ne saurait être considéré comme le seul facteur capable d'attirer les investissements sur notre territoire. La flexibilité de la main d'oeuvre, son niveau de qualification, sa position géographique sur le marché européen sont tout autant d'atouts susceptibles de renforcer l'attractivité de notre territoire.

Par ailleurs, je vous invite à ne pas vous focaliser sur le taux de notre impôt - 12,5 % - mais plutôt sur son produit. Ainsi, le montant total de cet impôt représente 2,9 % du produit intérieur brut irlandais, ce qui n'est pas très éloigné du ratio français : 2,8 %. Si nous comparons la part de cet impôt dans les recettes fiscales de nos deux États, on constate qu'il représente 9,8 % des recettes fiscales irlandaises contre 6,5 % dans votre pays.

L'objectif de chacun de nos gouvernements demeure de consolider la croissance économique dans leur pays. Or, revenir sur le taux de l'impôt sur les sociétés conduirait à fragiliser la reprise économique de l'Irlande et affecterait directement la croissance de l'ensemble de l'Union européenne. Par conséquent je crains que cette polémique sur le taux de l'impôt sur les sociétés ne soit un faux débat.

Au sujet de l'aide européenne, la présentation qui en a été faite par certains médias français ne m'apparaît pas juste, en suggérant notamment que l'intervention de l'Union européenne serait financée par le contribuable européen, en particulier français. Je rappelle que cette aide a été octroyée sous la forme d'un prêt avec intérêts et que seuls les citoyens irlandais sont appelés à rembourser ce prêt.

Le débat électoral irlandais est, quant à lui, surtout marqué par la question de l'aide accordée par le gouvernement aux banques irlandaises et ses conséquences pour le contribuable. L'intervention de l'État dans le secteur bancaire relevait de notre responsabilité morale. Un effondrement du système bancaire irlandais, très ouvert aux pays de l'Union européenne, aurait eu pour conséquence de toucher non seulement l'Irlande mais l'ensemble des citoyens européens.

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