Intervention de Dick Roche

Commission des affaires européennes — Réunion du 2 février 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Dick Roche ministre irlandais des affaires européennes

Dick Roche :

La population irlandaise a une attitude complexe à l'égard de l'Union européenne. Elle est pleinement consciente de l'impact positif de l'adhésion sur le développement du pays. Elle reste néanmoins sceptique sur l'inclinaison de la Commission à trop intervenir, sur n'importe quel sujet, sur la régulation qu'elle met en place dans tous les domaines et sur les problèmes de communication qui accompagnent son action. A ce titre, le recours à l'aide européenne a suscité un certain nombre de réactions négatives, mes concitoyens estimant que l'Union européenne imposait une forme de pression à l'Irlande pour qu'elle demande une intervention du Fonds de stabilisation.

Les sondages montrent néanmoins que les Irlandais demeurent très favorables à l'Union européenne, malgré l'attachement séculaire de la population à son indépendance. Ce soutien à la construction européenne est largement partagé par la jeunesse, qui se sent tout à la fois irlandaise et européenne.

S'agissant de la nature de notre modèle économique, on ne peut considérer qu'il s'agisse d'un modèle libéral tant il est marqué par l'intervention de l'État dans un certain nombre de secteurs d'activité, à l'image des transports ou de sa participation dans les établissements financiers. L'État irlandais est également très impliqué en matière de protection sociale, notamment en ce qui concerne les retraites et l'assurance-chômage. Je serais donc tenté de dire que Dublin est finalement plus proche de Berlin que de Boston.

En ce qui concerne les conséquences de la crise, l'Irlande souhaite que le programme qu'elle met en oeuvre pour sortir de celle-ci et l'expérience qu'elle en retire puisse servir à l'ensemble des pays de l'Union européenne.

Au sujet de l'élargissement, l'Irlande a toujours été très favorable à ce processus. Elle était en 2004 un des trois pays à ouvrir directement son marché du travail aux ressortissants des dix pays qui venaient d'adhérer à l'Union. L'Irlande soutient, de fait, les demandes d'adhésion de la Croatie et de l'Islande. Concernant l'Islande, il est d'ailleurs coutume de dire dans notre pays qu'Islandais et Irlandais ont le même sang !

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