Il reste que le respect des directives relatives à la circulation des poissons migrateurs et à la qualité des eaux ne va pas sans poser problème : certains ouvrages, comme les barrages de Poutès ou celui de la Sélune, devront tout bonnement être effacés. En la matière, nous ne pourrons sans doute guère faire mieux.
La transition énergétique est incontournable. Nous l'avons évoquée hier avec Henri Proglio, auditionné conjointement par la commission des affaires économiques et la commission du développement durable. Nous importons pour 70 milliards d'euros par an d'énergie fossile, ce qui contribue grandement au déséquilibre de notre balance commerciale. Pour autant, la transition allemande n'est pas un modèle : elle a émis 736 millions de tonnes de CO2 en 2013 ; nous, moins de la moitié.
Renforcer le signal-prix de l'énergie est nécessaire. Cinq euros la tonne de CO2, c'est une plaisanterie. Un tarif de 30 ou 40 euros serait plus à même d'avoir des vertus éducatives. Taxer de manière différenciée les biocarburants durables : oui ! Mais on ne peut changer les règles du jour au lendemain. Nous sommes de plus en avance techniquement sur nos voisins allemands. Leurs méthaniseurs de première génération renchérissent considérablement le prix des terres.
En revanche, l'alignement de la taxation du gasoil routier et de celle du gasoil agricole provoquerait quelque émotion dans les campagnes. Le président Sutour dira que je défends toujours les agriculteurs...