Intervention de Paul Kavanagh

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 février 2013 : 1ère réunion
Institutions européennes — Audition de M. Paul Kavanagh ambassadeur d'irlande en france

Paul Kavanagh, ambassadeur d'Irlande en France :

Nous autres Irlandais, n'avons pas la réputation de parler la langue de bois. Toutefois, je suis ici comme ambassadeur du pays exerçant la présidence de l'Union européenne, non comme ambassadeur d'Irlande - nous pourrons avoir cet échange une autre fois.

Je vous présente mes excuses si j'ai pu donner l'impression que l'Irlande considère que la crise était due aux autres pays. Il y a eu des erreurs, et même des fautes, de la part des Irlandais, ainsi que d'acteurs internationaux. Nous avons assumé la responsabilité de ces erreurs : la note est salée.

Le traité soumet les questions fiscales au consensus : il faut l'unanimité pour adopter des décisions sur ce sujet. La Commission a proposé d'instaurer la célèbre ACCIS (assiette commune consolidée pour l'impôt des sociétés). Nous avons inscrit cette proposition au programme d'un groupe de travail dès le mois de janvier, malgré les réserves qu'elle nous inspire ; nous porterons le dossier au niveau politique pour chercher un accord le plus tôt possible.

Nous faciliterons autant que faire se peut la coopération renforcée sur le projet de taxe sur les transactions financières dont vous avez eu l'initiative - mais plusieurs points restent en débat. Nous sommes favorables au renforcement de la coordination des politiques économiques, c'est la leçon que nous tirons de la crise. Nous accompagnerons le processus dit du six-pack avec enthousiasme.

Nous partageons depuis longtemps les vues de la France au sujet de la PAC, dont nous devons mener à bien la réforme d'ici le mois de juin, ainsi que celle de la pêche. Le cadre budgétaire est à cet égard une décision majeure, car les réformes en dépendront. Les mener à bien serait plus difficile en cas de report de cette décision.

Notre objectif est d'obtenir une première lecture du règlement européen relatif à Erasmus devant le Parlement européen. Nous sommes très enthousiastes au sujet d'« Erasmus pour tous ». L'Irlande qui était, selon le mot de Michelet, une île derrière une île, a retrouvé la famille européenne en 1973 ; depuis lors, elle évolue sur la scène internationale sur un pied d'égalité avec ses partenaires. Au-delà des aspects économiques et financiers, l'Europe a contribué à l'évolution des mentalités, et autorisé des avancées inimaginables une ou deux générations plus tôt. Ainsi, en 1998, l'électorat irlandais a accepté, à 94 %, un accord qui supprimait de notre constitution la revendication territoriale sur l'Irlande du nord. Ce contexte éclaire le prix que nous attachons à des programmes comme « Erasmus pour tous ».

Nous attendons que le G8 et le G20 prennent des initiatives concernant Google et Facebook. La Commission fera aussi sans doute des propositions, et nous participerons aux discussions. Il y a une grande diversité d'opinions au sujet de la fiscalité ; rien n'est complètement noir ni totalement blanc. Si des propositions voient le jour pendant notre présidence, vous pouvez compter sur nous pour les pousser aussi loin que le consensus l'autorisera : nous n'avons aucune raison de ralentir quoi que ce soit. Vous pouvez compter sur une présidence facilitatrice.

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