Nous sommes particulièrement heureux de vous accueillir aujourd'hui au Sénat et nous vous remercions d'avoir répondu à notre invitation. Nous avions noué d'excellents contacts avec votre prédécesseur, Mme Wasum-Rainer. Tous ceux qui vous connaissent apprécient votre parfaite connaissance de notre pays et de notre langue ainsi que votre attachement aux bonnes relations franco-allemandes. Je forme donc des voeux pour que le dialogue avec notre commission soit régulier et fructueux.
Nous avons d'excellents contacts avec nos collègues et amis du Bundesrat. En décembre, nous avons travaillé à Berlin sur les deux dossiers sensibles que sont la crise migratoire et la lutte contre le terrorisme. Ensemble, nous avons entendu deux commissaires européens : M. Dimitris Avramopoulos, commissaire à la migration, aux affaires intérieures et à la citoyenneté et M. Neven Mimica, en charge de la coopération internationale et du développement. Mon homologue, M. Peter Friedrich, a organisé ces réunions avec beaucoup d'efficacité. À l'issue de nos échanges, nous avons adopté deux déclarations communes, l'une sur la crise migratoire et l'autre sur la lutte contre le terrorisme. Cette dernière fait écho à celle déjà adoptée au Sénat le 30 mars 2015, lors d'une réunion interparlementaire associant, sous la présidence de M. Gérard Larcher, plusieurs présidents de commissions des affaires européennes, dont M. Peter Friedrich. La crise migratoire, qui touche très directement l'Allemagne, nous rappelle l'urgence d'un contrôle effectif des frontières. Les attaques terroristes de Paris soulignent avec force cette exigence. Si l'Europe ne parvient pas à maîtriser ses frontières, sa crédibilité sera ruinée dans les opinions publiques. Ce matin, les Échos estimait qu'un retour aux frontières intérieures coûterait 5 milliards aux entreprises.
Quelle est votre appréciation sur ces deux questions ?
Avec nos collègues du Bundesrat, nous avons pris date pour une nouvelle réunion qui se tiendra au Sénat après les élections régionales du mois de mars. Trois sujets feront l'objet de travaux communs. Le Traité de libre-échange entre l'Union et les États-Unis (TTIP) focalise beaucoup d'interrogations dans nos deux pays. Nous avons deux collègues spécialisés sur le sujet : MM. Bonnecarrère et Raoul. M. le Président du Sénat nous a demandé d'être particulièrement attentifs et transparents pour éviter la crispation de l'opinion française.
La politique européenne de l'énergie donne matière à rapprocher nos points de vue pour rechercher des solutions conformes à l'intérêt commun. Je suis particulièrement attaché à ce sujet, mon département ayant accueilli le premier EPR. Votre pays s'est fortement engagé financièrement sur le projet ITER. Les écologistes et, plus largement, l'opinion allemande sont favorables à la fusion alors qu'ils combattent la fission. Cette technologie ne sera disponible au mieux que dans un demi-siècle.