Intervention de Jean Bizet

Commission des affaires européennes — Réunion du 17 décembre 2013 : 1ère réunion
Politique de coopération — Relations union européenne-russie - rapport d'information de mm. simon sutour et jean bizet

Photo de Jean BizetJean Bizet :

Je puis comprendre le sentiment de Mme Bourzai, mais je vous invite, si vous ne l'avez déjà fait, à lire le dernier ouvrage de Jean-Pierre Chevènement, qui est remarquable. L'Allemagne s'est sentie encerclée avant 1914. C'est ce qui a déclenché la Première, puis, par contrecoup, la Seconde guerre mondiale ! Il faut donc prendre garde à ne pas placer les Russes dans la même situation. Sans doute l'Ukraine vient-elle frapper à la porte de l'Union européenne pour partager certaines de ses valeurs, mais aussi pour bénéficier de ses échanges économiques et de ses aides financières ! Il ne faut donc pas être dupe.

Sans vouloir être provocateur, j'estime que nous sommes plutôt dans une ère d'approfondissement de l'Union. Il faut avoir l'honnêteté de dire que les perspectives d'adhésion d'autres États membres ne sont pas vraiment à l'ordre du jour.

Il faut tenter d'écrire de nouvelles formes de partenariat avec nos voisins, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou de la Turquie. Il est certes séduisant que ces pays regardent plutôt à l'Ouest qu'à l'Est, mais il ne faut pas vexer le grand partenaire qu'est la Russie, même si, tant en matière de droits de l'Homme que d'économie de marché, le compte n'y est pas encore !

Si nous les braquons, ils risquent de s'éloigner de nos standards ; si nous dialoguons, nous avons quelque chance qu'ils s'en rapprochent. C'est tout l'objet du dialogue et du partenariat.

Je pense donc que le commissaire européen à l'élargissement devrait réfléchir à d'autres formes de partenariats, les décisions présidant aux nouvelles adhésions risquant de ne pas rencontrer l'accord des vingt-huit États membres.

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