Sur notre expérience économique récente, je pense que nous avons des choses à dire. Nous avons perdu un quart du PIB et nous avons rebondi. Nous avons pris des décisions radicales parce que nous n'avions plus d'argent. Alors nous avons coupé dans les dépenses sociales et même dans l'enseignement ; nous avons diminué le salaire des fonctionnaires et surtout le nombre de fonctionnaires. Quand les choses vont mal, nous retroussons nos manches et nous nous y mettons. Cependant, nous ne souhaitons pas donner de leçon, c'est une question de sensibilité. Chaque pays a son histoire et nous avons connu des difficultés et crises économiques depuis la restauration de l'indépendance, du changement de monnaie à la crise de 2008.
Sur la question de la mobilité, nous faisons face à un vrai problème puisque nous perdons des jeunes qualifiés. Nous souhaitons qu'ils reviennent, car ils reviennent plus qualifiés encore et avec une grande expérience. Nous ne pourrons pas toujours éduquer nos citoyens pour qu'ils aillent travailler ailleurs.
Sur l'énergie, je dois reconnaître que nous sommes très dépendants de la Russie, pour le gaz, bien que nous ayons de l'énergie hydraulique. Toutefois, nous avons de grandes capacités de stockage souterrain et comme nous stockons du gaz pour la ville de Saint-Pétersbourg, jusqu'à présent « on » ne nous a pas « coupé le robinet ». Ceci explique cela.
À propos de la Russie, j'aimerais vous soumettre la question de l'espace médiatique européen et de la façon dont l'information est disponible en langue russe dans les pays limitrophes (non seulement l'Ukraine, mais aussi les communautés russophones dans les autres pays où le russe est compris, dont certains États membres de l'Union européenne). La façon russe de présenter les informations ne peut être qualifiée d'objective et il faudrait que nous ayons une diffusion des informations indépendante en langue russe. Il faut proposer un contenu de bonne qualité conforme à nos valeurs pour lutter contre la propagande actuellement diffusée dans cette partie de l'Europe.
À propos de la Turquie et des autres pays candidats, nous allons continuer les négociations, mais vous savez que la Commission a annoncé qu'il n'y aura pas d'élargissement pendant cinq ans. On peut ouvrir des chapitres mais désormais il faut d'abord remplir toutes les conditions imposées avant d'ouvrir tel ou tel chapitre alors qu'autrefois on ouvrait le chapitre sans préalable.