Y a-t-il une part officieuse dans l'accord avec la Grèce qui a un lien avec les aspects migratoires ? Il y a eu en effet des prises de parole très désagréables de la part de certains membres du gouvernement Tsipras mettant dans la balance un accord avec les créanciers avec une attitude plus ou moins responsable des autorités grecques dans le contrôle aux frontières extérieures et la gestion des migrants. J'ose espérer que l'accord final emporte une garantie sur le maintien du contrôle aux frontières.
Parmi les conditions à respecter par la Grèce - avec lesquelles, globalement, je n'ai, en tant que démocrate-chrétien, aucun problème -, j'ai été étonné et même choqué par la demande portant sur la réduction du budget de la défense. J'estime qu'il s'agit, d'une part, d'une atteinte à la souveraineté de ce pays et, d'autre part, d'un très mauvais signal donné à un moment où il faut au contraire ne pas baisser la garde.
Vous avez exposé le caractère exemplaire du Niger dans le cadre des débats sur les flux migratoires en provenance de l'Afrique occidentale et sub-sahélienne. Je souligne que l'armée française conduit actuellement sur place l'opération Barkhane avec un effectif de 650 hommes et quelques-unes de nos meilleures unités. Dois-je comprendre que l'idée d'avoir demain des troupes au sol sur un certain nombre de secteurs fait son chemin au sein de l'Union européenne ? Sur le même registre, je souhaiterais savoir si l'idée d'une défense européenne, telle que Jean-Claude Juncker l'a encore récemment exprimée, continue de faire des progrès et si elle commence éventuellement à faire l'objet d'un travail technique ?