La place du français se joue aussi dans les organisations internationales et plusieurs auditions que nous avons menées nous ont fortement inquiétés. Le français est en très net recul dans la plupart des organisations internationales et la situation est particulièrement préoccupante en Europe.
Alors que l'Europe fonctionnait entièrement en français jusqu'en 1973, de facto, l'anglais est pratiquement l'unique langue d'usage de l'Union européenne et le déclin du français plus que patent.
Il s'est d'ailleurs considérablement accéléré à compter du 1er mai 2004 avec l'entrée de dix nouveaux pays dans l'Union européenne, faisant passer le nombre d'États-membres de 15 à 25, ce qui a mécaniquement « dilué » l'influence française :
- au Conseil de l'Union européenne, le recours au français est marginal, oscillant péniblement entre 2 et 3 % de documents rédigés en français ;
- à la Commission européenne, 3,6 % des documents sont écrits en français ;
- au Parlement européen, c'est un peu mieux : 15 % de documents en français.
Le Brexit constitue une opportunité que les autorités françaises doivent saisir. Désormais, l'anglais ne sera plus l'une des 24 langues officielles de l'Union. C'est le moment de renouer avec nos partenaires un nouveau pacte en faveur du plurilinguisme.