Une ligne directrice sous-tend vos remarques et vos questions : notre langue connaît des difficultés pour s'imposer car elle est en concurrence avec d'autres langues dans un monde en pleine évolution. Pour revenir sur le débat sur l'appauvrissement du français, il est vrai que le français est une langue vivante et que notre objectif n'est pas d'imposer la langue de Molière. Pour autant, une langue permet de véhiculer des valeurs, et celles-ci seront d'autant mieux défendues que la langue sera précise et riche. Au cours de notre mission, nous avons abordé un débat particulièrement intéressant : est-ce la langue ou la culture qui porte des valeurs universelles ? Ce sujet mérite réflexion.
Sinon, j'abonde dans le sens de notre collègue Françoise Cartron. Je suis président du groupe sénatorial France-Corne de l'Afrique. Seul Djibouti a pour langue officielle le français. Aussi, toutes nos conversations se font en anglais. Pourtant, je reconnais qu'il serait légitime que nous parlions français.
Notre collègue René Danesi a observé que l'avenir de la francophonie dépendrait de l'engagement des outre-mer et de l'Afrique dans ce combat. Beaucoup de rapports ont été rédigés sur ce sujet. Nous avons néanmoins développé une démarche novatrice en impliquant les sénateurs des outre-mer dans notre réflexion, à travers l'envoi d'un questionnaire et l'organisation d'une audition commune. Nous aurions tout intérêt à associer davantage les outre-mer dans notre stratégie de défense de la francophonie compte tenu de leur position géographique. Je renvoie, à cet égard, aux remarques de notre collègue Didier Robert sur le rôle de La Réunion dans l'Océan Indien.