Intervention de Pierre Lequiller

Commission des affaires européennes — Réunion du 22 février 2017 à 17h30
Institutions européennes — Audition de M. Pierre Sellal ambassadeur représentant permanent auprès de l'union européenne conjointe avec la commission des affaires européennes de l'assemblée nationale et les membres français du parlement européen

Pierre Lequiller, député :

Je ne comprends pas votre raisonnement.

Il faut évidemment que nous avancions sur l'alliance européenne de la défense, et vite. Or nous semblons en demeurer au stade des intentions.

Le renforcement du contrôle des frontières extérieures de l'UE, nous en débattons depuis des années et avons certes progressé mais il n'est pas achevé.

Le fonds européen de défense n'a pas encore été mis en oeuvre.

L'agenda numérique européen, c'est très beau, de même que l'union de l'énergie, mais où en sommes-nous de leur application ?

Voilà des années que nous discutons de la convergence fiscale et sociale et nous ne sommes même pas parvenus à la réaliser entre l'Allemagne et la France !

Nous devons entamer une nouvelle ère, toujours en nous appuyant sur le couple franco-allemand, mais pas de la même manière que nous l'avons fait jusqu'à présent. L'Allemagne et la France doivent entraîner les autres pays en donnant l'exemple. Ainsi de la coopération fiscale : nous n'y parviendrons pas à Vingt-Sept si nous n'y parvenons pas d'abord entre la France et l'Allemagne. C'est capital.

Certes, il faudra des coopérations renforcées, à commencer par la zone euro, vous l'avez très justement souligné, mais, là aussi, nous discutons depuis longtemps de la création d'un fonds monétaire européen, d'un secrétariat général de la zone euro, ainsi que de nombreuses autres propositions, dont certaines formulées par le Président de la République, mais qui n'ont pas été appliquées. Ce n'est certes pas à vous que j'en ferai le reproche puisque vous avez vocation à défendre l'action du gouvernement français.

Je terminerai par une considération qu'on trouvera peut-être quelque peu sévère mais qui figure déjà dans le rapport que nous avons remis Christophe Caresche et moi-même : pour que le couple franco-allemand marche vraiment, un rapprochement des performances économiques et sociales des deux pays est indispensable - et il est possible comme le montre l'exemple allemand lui-même. Peut-être après les prochaines élections, dans chacun des deux pays, pourrons-nous travailler ensemble efficacement.

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