Nous sommes, avec ma collègue Josette Durrieu, auteurs d'un rapport, paru en octobre 2015, sur la France et la Russie, et nous poursuivons notre travail en nous rendant en mission, la semaine prochaine, à Moscou. Je relève qu'à l'époque, vous étiez plus pessimiste qu'aujourd'hui. France-Russie : pour éviter l'impasse, telle était alors notre interrogation. Est-on toujours dans une impasse, ou bien les choses ont-elles évolué ? Nous évoquions également la question de la levée des sanctions, et notre rapport avait d'ailleurs été suivi par l'adoption par le Sénat d'une motion qui demandait leur levée sous certaines conditions. Nous faisions alors des propositions que l'on pouvait juger un peu baroques : pour améliorer la situation sur le plan européen, avec la question de l'Ukraine et celle des conflits gelés, ne fallait-il pas relancer le processus d'Helsinki, pour aller vers un Helsinki II ? Je constate que ce qui provoquait alors le scepticisme est aujourd'hui repris, y compris par des voix autorisées, comme celle de Dominique de Villepin. La solution ne passe-t-elle pas par la neutralisation de l'Ukraine, qui règlerait la question de l'Otan ? On en a un exemple dans l'histoire puisque l'Autriche, grâce au traité d'Etat de 1955, a obtenu le retrait des Russes. Que pensez-vous de cette idée ?