Vous dites, Monsieur Dubien, que la Russie n'est pas en faillite et s'adapte rapidement. Comme l'a rappelé Robert del Picchia, vous étiez moins optimiste naguère. Vous dites aussi que la Russie est prévisible. La logique de V. Poutine l'est ; même s'il ne sait pas par avance sur quoi il va foncer demain, il a fixé des repères sur un certain espace. Comment expliquer, à ce compte, que nous ayons fait autant d'erreurs d'appréciation ? Telle est ma première question.
La deuxième s'adresse à Mme Facon. La Russie cherche à rendre son armée plus subtile, avez-vous dit, avec les forces spéciales et un certain nombre d'outils dont elle se dote. Que visez-vous ? Qu'en est-il de la guerre hybride, dont vous avez peu parlé ?
Après Moscou, nous nous rendrons à Dhaka, pour une réunion de l'Union interparlementaire, où un débat aura lieu à l'initiative du président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération russe, M. Kossatchev, sur « Le rôle du parlement dans la prévention des ingérences extérieures dans les affaires internes des Etats souverains ». La résolution proposée, qui porte sur le principe de non-ingérence, fait référence à l'Onu, « instrument essentiel », souligne notamment que les peuples « ont le droit exclusif de déterminer leur propre avenir politique », réaffirme que « la seule façon de mener des relations inter-Etats est d'observer en permanence les principes et les règles du droit international universellement reconnus », « prie instamment les parlements d'encourager les organisations non gouvernementales et la société civile à participer aux efforts visant à prévenir toute ingérence extérieure dans les affaires internes des Etats indépendants » et « condamne fermement toutes les tentatives de renversement de gouvernements démocratiquement élus au moyen d'ingérence extérieure, qu'elle soit militaire ou autre, de type direct ou indirect ». Que pensez-vous de tout cela ?