Intervention de Serge Kimbel

Mission d'information inventaire et devenir des téléphones mobiles — Réunion du 12 septembre 2016 à 14h00
Audition de M. Serge Kimbel fondateur de la société morphosis

Serge Kimbel, fondateur de la société Morphosis :

C'est un honneur de savoir que l'on parle de notre société aussi loin !

J'ai créé Morphosis en 2008. Je suis ingénieur de formation ; j'ai travaillé au sein du groupe Suez durant une dizaine d'années. Je m'occupais du traitement des eaux résiduelles dans les usines de semi-conducteurs, lesquelles sont principalement situées en Allemagne et en Asie. Je concevais des installations pour capter les traces de métaux dans les résidus.

En 2008, j'ai donc créé mon entreprise, fort du constat selon lequel il n'y avait pas de filière de traitement des métaux précieux et stratégiques en France. Les traiteurs de déchets qui avaient affaire à ces métaux revendaient à une kyrielle de négociants. Les chaînes pouvaient être extrêmement longues, jusqu'à 5 à 10 négociants avant d'arriver à la filière finale. J'ai estimé intéressant de monter une entreprise pour développer des technologies de traitement de ces métaux et pour travailler sur des méthodes d'extraction.

Mon entreprise a grossi. J'ai monté un premier laboratoire avec un chercheur. Nous avons touché des fonds d'OSEO, qui nous ont permis de travailler sur des premiers process d'extraction. En 2011, après des échanges avec des industriels et des démanteleurs, nous avons créé notre première usine, puis en 2013 une deuxième, grâce à l'élaboration d'un process hydrométallurgique. Nous avons ensuite racheté une société de fonderie de métaux précieux. Rien à voir avec les déchets, mais elle avait l'expertise de la fusion du métal. Nous avions, de notre côté, l'expertise chimique. Nous avons ainsi entamé un deuxième pan d'activité avec cette association de savoir-faire - l'ancien, celui du fondeur, et le nôtre, l'hydrométallurgie. Cela a abouti en 2016 à une nouvelle chaîne de traitement thermique et chimique, qui nous permet d'affiner les cartes électroniques.

Nous allons déménager en 2017, pour créer un troisième site en raison des volumes que nous devons traiter : ils s'élèvent à 8 000 tonnes de fractions de métaux précieux, pas de déchets d'équipements électriques et électroniques complets. La partie précieuse est une infime portion d'un déchet d'équipement électrique et électronique (DEEE) - de 5 à 10 %.

Notre chiffre d'affaires était de 8 millions d'euros en 2015, et devrait être de 12 millions en 2016. En sept ans, nous sommes passés à 45 salariés.

Les fractions de métaux proviennent notamment du marché français : on s'adresse à des industriels pour gérer la fin de vie de leurs équipements, à des traiteurs de déchets mandatés par les éco-organismes ou pas et, dans un plus faible volume, aux éco-organismes. Nous ne récupérons pas les DEEE ménagers, nous ne traitons que du professionnel quand il est complet. Les fractions que nous recevons proviennent en revanche des deux marchés.

Dans ces DEEE, il y a des téléphones : ils représentent environ 80 tonnes par an - soit 800 000 appareils -, dont 9 tonnes proviennent de France.

Un tiers de nos volumes arrive de l'étranger. Nous importons les fractions provenant de DEEE d'Europe, d'Afrique, d'Amérique latine et du Moyen-Orient.

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