Intervention de Christian Thomas

Mission d'information inventaire et devenir des téléphones mobiles — Réunion du 14 septembre 2016 à 14h00
Audition de M. Christian Thomas président du pôle de compétitivité team 2

Christian Thomas, président du pôle de compétitivité Team 2 :

Des cartes électroniques uniquement. Notre usine y est dédiée.

S'agissant de l'activité R&D, que je viens de vous évoquer avec le succès de l'indium, celles-ci sont conduites par une entité propre qui est séparée des activités de production. Cette société, Terra Nova Développement (TND), située à Armentières, fait de la recherche et développement pour extraire les métaux. Chaque année, nous examinons en moyenne trois sujets de R&D : par exemple, il y a cinq ans, les terres rares des luminophores. Nous avions rencontré les acteurs, parmi lesquels Solvay et les collecteurs de verre, avant de faire des essais de laboratoire. Ainsi, pour chaque sujet, nous sollicitons les acteurs pour faire le point de l'état de l'art avant de faire des essais d'orientation destiné à définir le marché pour les innovations que nous comptons lancer. Si les essais sont positifs, nous décidons alors de continuer. À l'issue de ce travail d'évaluation assez poussé, nous éliminons deux sujets sur trois et nous avons ainsi retenu, sur ces dix dernières années, une dizaine de sujets.

En l'occurrence, sur les luminophores, nous avions conclu que l'apparition des LED comme principal élément d'éclairage du futur, allait entraîner l'arrêt de cette technologie, ce qui nous a dissuadé d'entrer dans cette filière. Solvay a investi, avant d'arrêter. Telle est notre méthode d'évaluation et de recherche que nous suivons dans nombre de domaines qui vont bien au-delà des téléphones portables.

À partir de là, on va créer un consortium de recherche, dans lequel nous allons tenter d'entraîner l'EPIC le plus compétent et motivé possible avant de solliciter un financement public. Y parvenir est déjà une garantie de succès pour les essais de laboratoire. En général, on y arrive assez bien, avec un taux d'échec, à ce stade, de 10 %. Une fois cette étape franchie, vient la phase de pilotage impliquant la construction d'une sorte de mini-usine avant d'en construire une grandeur nature. En effet, le temps qu'il faut pour arriver à une usine - « Time to Market » - est de cinq ans en moyenne, ce qui fait fuir les financiers ! En outre, après l'étude initiale, il nous arrive d'arrêter les essais pour des raisons d'ordre exogène, comme nous le fîmes lors de notre étude du recyclage de l'indium, du gallium, à partir des panneaux solaires. Malheureusement, EDF Énergies nouvelles, qui avait investi dans ce projet, a fermé son installation et nous avons dû interrompre le développement de cette technologie que nous avions, du reste, bien amorcé.

Si la recherche que nous conduisons est à spectre relativement large, elle n'en demeure toujours pas moins axée sur les métaux stratégiques.

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