C'est vrai, on ne peut pas le nier, le Fairphone contient autant de matériaux toxiques qu'un Samsung, mais ce dernier n'est pas réparable, et c'est quand même une grande différence.
Les fondateurs du Fairphone s'attachent de façon très sérieuse à aller voir sur place dans quelles conditions quatre métaux, me semble-t-il, sont extraits et ils suivent leur flux. Ils consentent donc des efforts très importants. Mais, c'est vrai, ce téléphone n'est pas la panacée, car il contient aussi du verre - il peut donc se casser comme les autres ! -, et le logiciel a parfois des bugs. On peut leur reprocher d'essayer d'y mettre les mêmes fonctionnalités que dans un Samsung. Qui dit mêmes fonctionnalités dit alors mêmes métaux et donc mêmes éléments susceptibles de tomber en panne. Certes, on pourrait leur demander de fabriquer un téléphone plus simple, mais notons que le Fairphone est actuellement le seul téléphone réparable, pour certaines de ses parties. C'est pourquoi je vous invite à échanger avec ce fabricant.
J'aborderai maintenant la question du recyclage.
Le recyclage est un peu un rêve : être en circuit fermé si l'on était plus performant sur le plan technologique. Mais, malheureusement, cela n'est pas possible.
Vous l'avez déjà entendu, j'en suis sûre, chaque fois que l'on recycle, il y a des pertes. Concernant l'aluminium, les pertes sont de 12 %, ce qui n'est pas négligeable. Par ailleurs, on ne sait pas récupérer tous les métaux contenus dans un smartphone. Umicore récupère actuellement dix-sept métaux, mais tout le monde n'est pas capable d'en récupérer autant : Boliden, par exemple, en récupère moins. Si vous connaissez la composition complète d'un smartphone, vous connaissez sans doute le nombre de métaux contenus. En général, on dit qu'un smartphone contient quelques dizaines de métaux.
Il s'agit là d'un problème complexe, mais j'imagine que les représentants d'Umicore vous ont expliqué qu'il s'agissait aussi d'un problème économique : si une valeur économique n'est pas associée au métal, il n'y a pas de chance de pouvoir recycler ce dernier, car cela coûte extrêmement cher.