C'est parce que les Frères musulmans ont mauvaise presse en France que l'UOIF a toujours refusé ce lien. Pendant longtemps, les salafistes ont rechigné à créer des associations, à s'organiser, à s'impliquer dans les organes cultuels des mosquées. C'est de moins en moins le cas car il y a de plus en plus d'imams et d'organisations d'obédience salafiste. Le mouvement fonctionne depuis plusieurs années par petits regroupements d'individus.
La forme la plus noble du djihad est intérieure : il s'agit du combat d'un individu pour choisir dans sa vie quotidienne entre le bien et le mal. Les djihadistes déforment cette vision en défendant un djihad guerrier. Patrick Amoyel définit également un djihad de conquête, qui consiste pour les salafistes à imposer progressivement leur manière d'imaginer le vivre ensemble en France.
Quant à cette mission, je regrette qu'elle arrive dans le contexte post-attentats. Il aurait été plus apaisant de l'organiser il y a trois ou quatre ans. Elle peut être l'occasion de recevoir des personnalités musulmanes qui sont d'ordinaire peu exposées. La communauté musulmane est très divisée. Dans l'Islam, il n'y a pas de hiérarchie religieuse : ni consistoires, ni clergé.