Vous incarnez la culture ; vous avez évoqué la démission de l'école, des parents, de la République, de l'État qui a manqué l'intégration et se trouve dans une situation qu'il ne sait pas gérer. Mais les quelque 6 ou 7 millions de musulmans en France ne sont pas tous les héritiers des Omeyyades du califat de Cordoue. Notre modèle d'intégration ou d'assimilation fonctionne-t-il encore ? Il faut le prouver ou en changer. Nous ne pouvons pas nous permettre que 10 % de la population ne se considère pas partie intégrante de la France. Comment sortir de la fracture ?
Le royaume du Maroc, avec lequel je ne cache pas mes liens, a condamné, par la voix de l'association des oulémas, l'extrémisme et le djihadisme. Le roi a fait inscrire dans la constitution du pays la tradition juive et l'apport chrétien. En France, les prises de position courageuses de certains imams après les attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre n'ont pas été suivies d'une mobilisation de l'ensemble de la communauté musulmane.