Intervention de Catherine Génisson

Mission d'information situation psychiatrie mineurs en France — Réunion du 30 novembre 2016 à 13h30
Réunion constitutive

Photo de Catherine GénissonCatherine Génisson :

Les sujets que nous allons aborder touchent malheureusement un grand nombre de personnes. Ils sont propices aux idées reçues, voire aux idées fausses. Aussi, il me semblerait plus raisonnable d'attendre d'avoir les idées plus claires sur la conduite de nos travaux avant d'ouvrir nos auditions à tout public.

J'ai quelque peu sursauté en entendant M. le rapporteur évoquer l'autisme. Nous ne pouvons pas éluder cette question, mais prenons garde de ne pas l'aborder sous l'étiquette de la psychiatrie, sous peine de rouvrir une guerre qui vient à peine de s'estomper. Une guerre qui ne concerne que des intellectuels n'est pas trop grave ; mais quand elle commence à concerner des parents et des enfants, c'est autre chose. Le fait de mélanger autisme et psychiatrie risque d'être vite explosif.

Je m'étonne de l'intégration des « dys » dans le champ d'investigation de la mission. De tels troubles ne relèvent pas, me semble-t-il, de la psychiatrie.

La toxicomanie, qui, certes, n'est pas un trouble psychiatrique primaire, n'a pas été abordée. Pourtant, ses conséquences sur les troubles psychiatriques des adolescents et des mineurs constituent un sujet prégnant.

À mon sens, nous devrons consacrer une importante partie du rapport à des propositions. On ne peut que constater l'ampleur des dégâts : les réponses ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux, tant dans le secteur hospitalier public que dans le secteur privé. Tous deux souffrent d'un manque de pédopsychiatres.

Il faudra également tenir compte de la richesse du monde associatif sur le sujet, tout en se montrant vigilant. Ayant participé à une autre mission d'information sur un thème voisin, je sais que c'est un créneau pour certaines personnes au comportement sectaire.

Je souhaite que notre mission d'information formule des propositions très concrètes susceptibles d'être reprises au cours de la campagne présidentielle. La prise en charge psychiatrique des mineurs doit enfin prendre toute sa place. C'est un sujet dramatique !

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