Avec Patrick Hetzel, nous avons publié un rapport sur les enjeux stratégiques des terres rares et les matières premières critiques et stratégiques. C'était à la demande de la commission des affaires économiques, alors présidée par Daniel Raoul.
L'étude de faisabilité que nous avons présentée en juillet 2014 se concentrait sur les terres rares. Il a fallu adapter l'intitulé du rapport pour l'étendre aux matières premières stratégiques et critiques. Nous avons procédé à une cinquantaine d'auditions privées et à deux journées d'auditions publiques. Demande et offre de terres rares et de matières premières, politique basée sur le cycle de vie, rôle de la puissance publique, tels ont été les sujets abordés. En début d'année, nous avons complété notre cycle, en étudiant l'avenir de l'industrie métallurgique et minière en France et en Europe. La crise des terres rares en 2011 a révélé l'existence de matières premières spécifiques et leur criticité. L'évolution du marché de ces matières premières est préoccupante, car la demande ne cesse de croître, alors que les acteurs sont peu nombreux. La question du recyclage et de la production de matériaux de substitution se pose. Les industriels et le monde académique proposent des solutions qui seront mises en oeuvre sans décision politique. Il faudrait développer une stratégie de longue durée.
Dans cette mission d'information, nous nous intéresserons à la question particulière du recyclage des téléphones mobiles. Dans notre rapport, nous avions ciblé l'ensemble de la production : téléphones, moteurs de voiture, téléviseurs, éoliennes... Les métaux stratégiques qui sont utilisés ont parfois un intérêt décroissant, car la recherche évolue rapidement. On avait recours au dysprosium tant pour fabriquer des téléphones mobiles que des éoliennes, ce qui créait une demande concurrente. Les industriels ont résolu le problème en trouvant un matériau de substitution pour la fabrication des éoliennes. On avait besoin d'europium pour doper les luminophores. Le développement des LED a tué le marché. Il reste encore beaucoup à faire en matière de recyclage. La substitution est encore balbutiante.