Intervention de Anne-Marie Escoffier

Réunion du 6 décembre 2008 à 14h00
Loi de finances pour 2009 — Sport jeunesse et vie associative

Photo de Anne-Marie EscoffierAnne-Marie Escoffier :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, il serait bien banal de rappeler la place qu’occupe le sport dans toutes nos sociétés, et cela depuis la nuit des temps.

Au pays du mens sana in corpore sano, au pays de Pierre de Coubertin, comment cependant ne pas souligner une fois encore combien la pratique du sport est source d’épanouissement, combien elle favorise le lien social et constitue un facteur d’intégration majeur pour les publics en difficulté ?

Dès lors, vous comprendrez, monsieur le secrétaire d’État, que je ne puisse sans quelque difficulté accepter de lire que « la révision générale des politiques publiques vous a simplement conduit à repenser et à recentrer les dispositifs d’intervention, dans un souci de meilleure efficacité de la dépense publique ». Votre budget ne saurait se limiter à une gestion comptable faisant fi des réalités territoriales et, au-delà, des valeurs humaines essentielles que développe le sport. Et ce ne sont pas les chiffres avancés dans la présentation pluriannuelle de l’évolution des crédits de paiement de la mission qui seront de nature à nous rassurer !

Je voudrais débuter mon intervention par des remarques portant sur le programme 219 intitulé « Sport ». Ce programme vise à contribuer au développement du sport pour tous et du sport de haut niveau.

Avec 429 millions d’euros de crédits consolidés, c’est-à-dire ceux qui sont prévus par le programme « Sport » auxquels il faut ajouter les moyens du Centre national de développement du sport, le CNDS, on enregistre une baisse de 9 %.

L’analyse de la ventilation de ces crédits montre une baisse de l’action « Promotion du sport pour le plus grand nombre ».

La fin du Plan national de développement du sport se traduit par un net repli des crédits du CNDS, chargé d’assurer un meilleur maillage du territoire national en équipements, ce qui est essentiel. Les crédits enregistrent une baisse de 21, 6 %.

Comment ne pas s’étonner d’un tel désengagement alors que vous affichez, et nous y croyons, une volonté d’accroître la pratique d’activités physiques et sportives en renforçant la dimension éducative et le rôle du sport en matière d’insertion et de cohésion sociale ? Il est donc paradoxal de réduire les crédits liés à cette action.

Chacun s’accorde pourtant à reconnaître qu’il est primordial de mettre l’accent sur le développement du sport à l’école, élément déterminant dans la formation de l’individu. La pratique du sport dans le cadre scolaire, avec un personnel compétent, permet, à n’en pas douter, de combattre les inégalités sociales et territoriales. Un Zinedine Zidane, Ruthénois comme moi, un Djibril Cissé ont fait rêver des milliers d’enfants et ont suscité des vocations de jeunes sportifs, dont la vie a été réorientée par le sport !

Dans cette opération, l’État se prive de ses moyens d’intervention au niveau territorial au profit du sport pour tous.

Le CNDS cogéré par le mouvement sportif aura t-il la même vision que l’État dans ce domaine ? Et que penser de l’augmentation continue des planchers des subventions du CNDS, au profit d’économies de gestion des dossiers ?

Qu’adviendra-t-il des subventions versées aux petits clubs, et notamment à ceux qui pratiquent le sport en milieu rural ?

L’irrigation du territoire en matière de financement sportif ne doit pas être assimilée à une politique vaine de saupoudrage. Elle est essentielle, elle est la vie de ces territoires ruraux qui font de chaque petit match – vous le savez parfaitement, monsieur le secrétaire d’État – une fête locale.

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