Intervention de Jean-Pierre Parisi

Mission d'information inventaire et devenir des téléphones mobiles — Réunion du 21 juillet 2016 à 10h00
Audition de représentants de la fédération des entreprises du recyclage federec

Jean-Pierre Parisi, président de la commission DEEE de la FEDEREC :

Terra Nova et Nyrstar viennent du même creuset. Ces entreprises ont des connaissances métallurgiques classiques, mais elles sont limitées par l'adéquation entre les tonnages et les coûts. C'est un problème purement économique de rentabilité d'une entreprise. Il faudrait trouver des technologies qui soient à la fois applicables à des petites quantités et économiquement valables.

J'ai travaillé avec l'Institut national polytechnique de Grenoble sur des technologies à sels fondus afin de récupérer des métaux précieux. Elles fonctionnent très bien avec un petit morceau d'or, mais pas avec une carte électronique. La société Extracthive a mis au point une technologie qui marche très bien sur des produits riches. Elle fonctionne avec un résidu d'aimant, mais pas avec les aimants extraits des disques durs ou des téléphones portables, lesquels contiennent des polluants antagonistes des produits que l'on veut récupérer.

L'évolution des technologies pose également problème. Si l'on développe une technologie rentable pour 100 grammes d'or par tonne et que, du jour au lendemain, les produits n'en contiennent plus que 50 grammes par tonne, on est mort. Compte tenu des problèmes que pose le recyclage et de la baisse des cours des métaux, qui osera investir ?

Pour notre part, nous sommes soumis à une forte pression des éco-organismes du fait de la baisse des cours. Ils souhaitent qu'on les paie davantage, mais on ne le peut pas, car les cours des métaux et des matières plastiques ne cessent de baisser. En outre, des obligations importantes nous sont imposées. Pour retirer les retardateurs de flamme bromés des matières plastiques, il faut mettre en place un tri qui coûte cher. Il faut ensuite traiter les retardateurs qui ont été éliminés. Les éco-organismes ne comprennent pas que les produits ont alors une valeur négative. Nous nous battons pour leur faire comprendre que la valeur d'un produit peut devenir négative en raison de l'évolution des technologies, des obligations qui nous sont imposées et de la baisse du prix des matières.

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