Intervention de Vincent Laflèche

Mission d'information inventaire et devenir des téléphones mobiles — Réunion du 21 juillet 2016 à 15h30
Audition de M. Vincent Laflèche président-directeur général du bureau de recherches géologiques et minières brgm

Vincent Laflèche, président-directeur général du Bureau de recherches géologiques et minières :

J'ai peut-être été un peu provocateur dans ma réponse. Nous considérons que la France a plusieurs actifs, dont le BRGM fait partie, et qu'adopter une approche de responsabilité sociale est une source d'opportunités pour les intérêts français dans un contexte où un certain nombre d'États, notamment africains, en ont assez du pillage de leurs ressources par des États ou des entreprises qui détériorent l'environnement, laissent très peu de richesses sur place et, parfois, opèrent avec leurs propres employés. Ainsi, la Guinée a annulé des permis accordés à des entreprises chinoises et révise son code minier pour instaurer de nouvelles normes de gouvernance et de partage des richesses.

Par ailleurs, dès les recherches menées pour cartographier le potentiel minier, nous prenons en considération la gestion de l'ensemble de la vie de la mine et même de l'après-mine.

Nous accomplissons également un travail de formation. Le BRGM vient d'être nommé coordonnateur d'un projet de 20 millions d'euros soutenu par la direction générale de la Commission européenne pour la coopération internationale et le développement, qui vise à transférer des compétences à nos homologues africains. Ce transfert se heurte à des difficultés liées au modèle économique de nos homologues : dès qu'on a formé des personnes, elles peuvent être embauchées. D'autre part, entre le moment où un service géologique travaille et celui où une entreprise commence, il y a un trou.

Notre action en direction du développement durable passe surtout par la coopération internationale. À cet égard, nous nous inscrivons dans le mouvement impulsé par la Banque mondiale : il s'agit de prendre en compte l'environnement, mais aussi la répartition équitable des richesses et les transferts de connaissances.

Je répète que cette approche est aussi une source d'opportunités pour des acteurs français, qui pourront reprendre pied dans des pays dont ils avaient été délogés par des concurrents n'ayant pas les mêmes valeurs. Ces valeurs ne sont donc pas seulement une rhétorique : elles deviennent une réalité économique.

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