Je suis directeur de recherche au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique, et directeur de l'Institut de chimie séparative de Marcoule. Cet institut de recherche a été créé spécifiquement pour mener des recherches fondamentales sur tous les aspects de la chimie séparative, en prenant en compte les procédés hydro-métallurgiques de recyclage.
Nous adaptons les connaissances découlant de nos recherches au recyclage en général, en particulier au recyclage des métaux stratégiques et précieux. La moitié de nos activités portent sur le cycle de vie d'un matériau, c'est-à-dire sur la prise en compte des processus de mise en solution des matières que l'on veut recycler et sur le procédé en lui-même, selon les principes du green engineering et de la chimie verte.
Nous sommes attentifs aux attentes des industriels du secteur et aux questions qu'ils soulèvent. Il est vrai que la plupart des acteurs économiques du recyclage ne pratiquent que le démantèlement et le broyage, à l'exception de Solvay, qui va jusqu'à la purification de ses métaux dits « critiques ».
Nous établissons des collaborations avec des PME comme Morphosis, Terra Nova, et d'autres, qui cherchent d'abord le démantèlement et la mise en solution. À titre d'exemple, notre collaboration avec T&D porte sur le recyclage du tantale des condensateurs des téléphones mobiles, le tantale n'étant pas recyclé aujourd'hui. Nous faisons donc de la recherche fondamentale afin de trouver des solutions de recyclage pour l'industrie.