Intervention de Stéphane Pellet-Rostaing

Mission d'information inventaire et devenir des téléphones mobiles — Réunion du 11 juillet 2016 à 14h05
Recherche et applications industrielles en matière de recyclage des téléphones portables — Audition

Stéphane Pellet-Rostaing, directeur de recherche au CNRS :

Selon qu'il s'agisse d'un smartphone, d'un téléphone à clapet, coulissant ou non, ou d'un téléphone post-2005, les matériaux utilisés sont différents.

J'évoquerai au préalable les matières plastiques : polymères, ABS dit « acrylonitrile », butadiène-styrène, polycarbonates. La plupart d'entre elles contiennent du brome pour ses qualités ignifugeantes.

Quant aux métaux, ils varient en fonction du compartiment du téléphone. Dans l'écran, on trouve des terres rares, qui donnent la couleur, de l'indium pour les écrans tactiles, du gallium, du potassium pour la durabilité. Dans la partie électronique, soit la carte, on trouve, pour le condensateur et la connectique, de l'argent, de l'or - les 60 millions de téléphones mobiles en circulation en France représentent 2 tonnes d'or -, du palladium, des terres rares également, certains de ces métaux étant stratégiques, c'est-à-dire qu'ils ont une importance stratégique et qu'ils présentent des risques d'approvisionnement. Dans la batterie, on trouve essentiellement du lithium et du cobalt, le cobalt étant une matière stratégique.

Associés aux autres métaux, on trouve également de l'antimoine, du béryllium, et, à l'état de trace, de l'arsenic. Les téléphones portables contiennent également du titane et du fer. Enfin, ils sont composés d'environ 30 % de cuivre, soit 6 % de la consommation mondiale.

Le recyclage des téléphones portables pose deux problèmes : le retrait de la batterie et la récupération du cuivre.

Les industriels du recyclage récupèrent les cartes électroniques, les broient et les mettent ensuite dans un four. Ils arrivent ainsi à recycler les métaux de transition comme le cuivre et le zinc. Malheureusement, tous les autres métaux que l'on retrouve dans les laitiers ne sont pas recyclables à l'heure actuelle, les laitiers n'étant pas lixiviables. On ne peut pas mettre en solution les matières qui sont à l'intérieur.

Peut-être faut-il substituer aux métaux comme l'aluminium, que l'on trouve dans les condensateurs, des métaux comme le cuivre et le zinc, qui sont, eux, recyclables ?

Je passe sur les matières qui posent des problèmes de toxicité : l'antimoine, le béryllium, l'arsenic, le cadmium, sans parler du plomb qu'on trouvait dans les anciens téléphones.

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