La problématique est l'écoconception, c'est-à-dire une conception raisonnée de l'équipement afin de faciliter son démantèlement.
Ainsi, pour recycler l'aluminium des condensateurs, il n'y a pas d'autre possibilité que le démantèlement à la main. Je l'ai dit, la carte électronique est extraite, broyée, avant de passer au four pour en récupérer le cuivre, mais les autres matières deviennent inaccessibles.
Les métaux toxiques que l'on trouve dans les batteries, comme le chrome, sont-ils substituables ou pas dans les téléphones portables ? Ces matières peuvent-elles être extraites des téléphones et valorisées ? On parle là de métaux d'intérêt, qui sont tout autant toxiques que valorisables pour leurs propriétés.
Les technologies de recyclage en aval existent, au moins en laboratoire. Le principal verrou, c'est la collecte des téléphones usagés. Aujourd'hui, 45 % de nos téléphones portables sont abandonnés dans un tiroir. Seuls 3 % des téléphones sont recyclés : ils connaissent bien souvent une seconde vie en Afrique, après remplacement de l'écran ou d'un composant. La filière de recyclage reste donc à mettre en place. Par quel processus pourra-t-on ensuite récupérer les téléphones partis en Afrique pour les recycler ? Ne devrait-on pas arrêter la chaîne, ne pas envoyer les téléphones en Afrique, et les recycler ? Ces questions ne sont pas de notre ressort.
Nous devons nous orienter vers une rupture. On voit émerger des PME, des start-up. Le modèle économique existe, le reste est une question de volonté et de financement.