Les gens rendent leur vieux téléphone lorsqu'on leur consent une réduction pour l'achat d'un nouveau. Le système de la consigne fonctionne bien.
Le volume de téléphones à recycler étant très faible, la création d'une usine dédiée est très inquiétante pour un investisseur.
Aujourd'hui, l'État gère bien les choses. Les éco-organismes sont chargés de la collecte, ils récupèrent l'argent de l'écotaxe, puis proposent des marchés de trois ans, sur appel d'offres, aux structures de traitement adaptées. Pour le marché des téléphones portables, trois ans seraient insuffisants. Pour que des investisseurs prennent le risque de construire une usine de recyclage de téléphones, il faudrait leur donner au moins six ans de visibilité.
En outre, le volume étant faible, si un seul des grands opérateurs se positionne sur ce marché, le risque est que la concurrence soit biaisée. Ne faudrait-il pas que l'appel d'offres prévoie deux lots ? À défaut, le risque est que la Commission européenne s'en mêle.
Ne faudrait-il pas plutôt favoriser le recyclage en France des déchets électroniques, et considérer que le téléphone est un déchet comme un autre ?
Les grands opérateurs disent qu'ils en ont assez de travailler avec Umicore, qui ne les paie pas très cher. Lorsque nous les encourageons à développer leur propre procédé, ils nous répondent qu'ils n'ont pas les moyens d'investir dans un four. Il est vrai qu'Umicore, Aurubis et Boliden sont trois anciens mineurs et que, à ce titre, ils possédaient déjà des fours, dont ils ont dédié une partie au recyclage. Aujourd'hui, on ne convaincra personne en France de construire un nouveau four. La seule solution est donc hydro-métallurgique.