Nos clients ne viennent nous voir que parce qu'ils y sont forcés, soit parce qu'une réglementation a évolué, soit parce qu'un nouveau venu au sein d'une direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement veut montrer qu'il lave plus blanc que son prédécesseur.
La réglementation est donc selon moi la seule solution, notamment pour le recyclage des déchets en fin de vie et pour ce qui relève de la responsabilité étendue du producteur. Nous rencontrons aujourd'hui des industriels qui ne se posaient pas des questions auparavant. Ainsi, les constructeurs de meubles s'interrogent sur le recyclage des meubles en panneaux de particules, que l'on ne sait pas recycler. La réglementation les force à innover. La réglementation est d'abord vécue comme une contrainte, mais elle force les fabricants à devenir intelligents et meilleurs. Je suis donc très favorable à la réglementation, pour peu que l'on réfléchisse en amont à ses impacts.
Je ne pense pas qu'on puisse empêcher les cartes électroniques d'être traitées en Belgique. Il sera compliqué d'empêcher des matières de circuler à l'intérieur de l'espace Schengen. En revanche, la réglementation européenne interdit l'exportation hors de l'Europe, mais elle n'est pas très bien appliquée aujourd'hui. Un groupe de lobbying, l'Association internationale du cuivre, a calculé que 30 % du cuivre recyclable en Europe est perdu en raison de l'exportation illégale. Au cours actuel du cuivre, cela représente beaucoup d'argent. Faire respecter la réglementation existante serait un bon début.
L'incitation des utilisateurs finaux fonctionne bien. La responsabilité étendue du producteur reste un outil très puissant.