Auparavant, permettez-moi d'évoquer l'éco-conception : comment faire en sorte que les produits mis sur le marché aujourd'hui soient plus faciles à recycler demain ?
Le Partenariat européen d'innovation pour les matières premières a mis en place des groupes de travail dédiés à la mine, au recyclage, à la substitution et aux aspects réglementaires.
Ce groupe de travail sur les aspects réglementaires a proposé de mettre en place une traçabilité, sous forme de puce RFID, de tous les composants afin de connaître leur composition en métaux. Les premiers à avoir tiré la sonnette d'alarme à ce sujet sont Renault en France et BMW en Allemagne. En tant qu'assembleurs, ils achètent des composants dont ils sont incapables de dire ce qu'ils contiennent. Imposer une traçabilité d'un point de vue réglementaire, telle que celle que propose ce partenariat européen, pourrait nous faciliter la vie.
Le réseau PROMETIA est né dans le cadre de ce partenariat européen d'innovation pour les matières premières. Après des années de vache maigre pour les mines, à part en Europe du Nord et en Europe de l'Est, où une très forte politique de soutien à la production de matières premières a été mise en oeuvre, l'Europe du Sud, y compris la France, a complètement abandonné la production minière. En parallèle, les universités et les organismes de recherche ont cessé la recherche sur le sujet.
Après le renouveau minier en 2010, on s'est rendu compte qu'il n'y avait plus beaucoup de gens capables de faire de la R&D dans ce domaine. Les industriels qui étaient prêts à innover ne savaient pas avec qui le faire.
Un réseau européen a donc été mis en place afin d'associer les acteurs de la recherche universitaire et publique et les industriels dans le domaine de la pyro-métallurgie, de l'hydrométallurgie et du traitement physique afin de cartographier les compétences en Europe. Il s'agit de pouvoir mettre en relation des industriels et des experts afin de les aider à monter des projets innovants. Ce réseau compte aujourd'hui une quarantaine de membres.
PROMETIA essaie également d'établir des chaînes de valeurs sur différents métaux. L'Europe finance un travail sur les métaux réfractaires, dont le tantale. Il s'agit de savoir s'il subsiste encore en Europe des acteurs et si une filière peut être recréée à moindres frais ou si nous serons définitivement dépendants du Brésil.