Nous poursuivons cette séance sur le rôle des États étrangers dans l'organisation et le financement du culte musulman avec l'audition de M. Chakib Benmoussa, ambassadeur du Royaume du Maroc en France.
Le lien entre le Maroc et le culte musulman en France est d'abord démographique : on estime à environ 1,3 million le nombre de Marocains ou de Français issus de l'immigration marocaine vivant en France, dont la plupart sont de confession musulmane. Le lien est également financier, avec des aides à la création de grands lieux de culte sur notre territoire. Il se traduit enfin par l'envoi en France de trente imams fonctionnaires marocains, et par une déclaration conjointe de septembre 2015 en vue de la formation d'imams français au Maroc, pour promouvoir un « Islam du juste milieu ». La relation entre nos deux pays, sur la question religieuse comme dans bien d'autres domaines, est soutenue.
Vous savez, Monsieur l'ambassadeur, que nous avons programmé un déplacement au Maroc, fin avril. Vous pourrez certainement nous aider à le préparer.
Nous souhaiterions mieux saisir comment votre pays participe à l'organisation du culte musulman en France. Quels financements lui accorde-t-il ? Sont-ils alloués sur un critère de préférence nationale en direction des mosquées et des associations contrôlées par vos compatriotes ? Comment s'organise l'envoi d'imams en France ? Quelles sont les perspectives en matière de formation d'imams français au Maroc ? Y a-t-il des attentes cultuelles spécifiques des musulmans d'origine marocaine, à laquelle vous vous efforceriez de répondre ?