Intervention de François Grosdidier

Mission d'information organisation, place et financement de l'Islam en France — Réunion du 10 février 2016 à 15h00
Audition de M. Alain Gresh journaliste spécialiste du moyen-orient ancien directeur-adjoint du monde diplomatique

Photo de François GrosdidierFrançois Grosdidier :

Vous décrivez un Islam de France organisé en fonction des communautés nationales d'origine. Le CFCM fut une heureuse tentative de remédier à cette situation, mais des représentants sous influence étrangère l'ont rejoint. L'UOIF est plus composite que ce qu'on dit. Si le salafisme est une nébuleuse, les Frères musulmans aussi. En tous cas, l'UOIF est le mouvement qui mobilise le plus.

Le ministère de l'intérieur n'est pas que celui de la police : il est aussi celui des collectivités territoriales, des affaires intérieures. Celui de la justice ne s'occuperait que d'appliquer les règles de droit. Certains sujets, comme l'abattage rituel, l'enseignement, sont interministériels... En tous cas, l'Islam ne relève pas du ministère des affaires étrangères. Le catholicisme, le judaïsme comportent aussi une forte dimension internationale, mais elle ne s'oppose pas au cadre national. Tous les courants de l'Islam sauf le salafisme reconnaissent le besoin de contextualisation. Or aucune autorité religieuse ne s'y consacre, d'où le succès de Tariq Ramadan, qui apparaît comme parlant depuis l'Europe. L'idée du moratoire s'adressait à des États très rétrogrades.

Manque toujours, un demi-siècle après l'implantation des musulmans en France, une autorité intellectuelle pour penser la contextualisation. Je suis surpris que l'UOIF ne morde pas davantage sur les jeunes. L'Islam organisé par pays n'a plus guère d'influence que sur les représentants de la première génération.

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