C'est un champ très vaste ! Vous disposez me semble-t-il, à ce stade de vos auditions, d'un panorama très complet et de nombreux chiffres. Certaines données, sur la composition des téléphones, sont difficiles à obtenir ; Eco-systèmes a mené des études mais celles-ci ne sont pas diffusées.
La chaire « mines urbaines » est soutenue par Eco-systèmes et elle réunit trois écoles, Chimie ParisTech, Mines ParisTech et l'Ensam ParisTech. Elle a été créée en 2014 et dotée d'un budget de 2,5 millions d'euros pour cinq ans. Aujourd'hui, dix thèses y sont menées, seize sans doute en fin de période. Nous comptons une trentaine de collaborateurs dans les trois écoles, enseignants-chercheurs, chercheurs CNRS ou thésards et doctorants. Nous avons un site internet, ouvert récemment - au début de l'année.
Eco-systèmes nous a sollicités pour créer une chaire consacrée aux déchets d'équipements électriques et électroniques ou « D3E » - dont les téléphones portables - et travailler par exemple sur la dangerosité des plastiques et leur recyclage. Une réutilisation dans les pare-chocs semble pertinente, mais les clients de SEB ont-ils envie d'une cafetière en plastique recyclé ? Les Arts et Métiers se penchent sur les plastiques, Chimie ParisTech sur le recyclage des métaux, avec deux thèses sur la bio-lixiviation des D3E (des bactéries mangeuses sont utilisées...) et sur le captage des métaux stratégiques - l'une cofinancée par le Bureau de recherches géologiques minières (BRGM), l'autre par l'Ademe. De telles collaborations sont un levier pour amplifier l'activité. Les Mines ParisTech se penche sur les questions d'organisation et de chaîne de valeur. Tous ces travaux sont complémentaires. Du reste, notre chaire a vocation à faciliter l'émergence de réseaux, comme Prometia ou Prométhée.
Elle a aussi pour mission de diffuser l'information. Nous nous posons aujourd'hui la question d'un master spécialisé : faut-il en créer un ou intégrer le sujet dans un cycle existant ? Il importe en tout cas d'attirer les talents vers le recyclage, de donner à ce secteur ses lettres de noblesse. Jadis c'était le domaine des ferrailleurs, aujourd'hui les technologies les plus pointues sont convoquées.
Nous tiendrons bientôt la Semaine internationale du réseau Athens, un consortium d'universités, sur l'économie circulaire, la responsabilité étendue du producteur (REP), etc. Nous aurons des interventions de Maria Banti de la Commission européenne ou de Mats Linder, de la Fondation Mac Arthur, et même une visite de site. Un ouvrage collectif vient de paraître sur les D3E. Bref, une communauté active et proactive se développe autour de la chaire et sous l'impulsion d'Eco-systèmes.