Cette séance prolonge notre réflexion sur le rôle des États étrangers dans l'organisation du culte musulman, avec l'audition de M. Amar Bendjama, ambassadeur d'Algérie en France.
Monsieur l'ambassadeur, vous nous faites un grand honneur en étant parmi nous cet après-midi. Nous souhaitions d'ailleurs vous entendre plus tôt, mais l'ordre du jour chargé de nos travaux ne l'a pas permis.
Le lien entre l'Algérie et le culte musulman en France est d'abord démographique : on ne sait pas exactement combien de personnes d'origine algérienne vivent en France, mais ce nombre est important, et la plupart de ces personnes sont de confession musulmane. Le lien est également financier, avec des aides à la création ou au fonctionnement de certains grands lieux de culte sur notre territoire. Il se traduit aussi par la présence en France de 120 imams fonctionnaires algériens, par la signature d'un accord entre nos deux pays pour la formation des imams, ou par les liens privilégiés que vous entretenez avec la Grande Mosquée de Paris.
Nous souhaiterions mieux comprendre comment votre pays participe à l'organisation du culte musulman en France : quelles sont les sources de financement ? Sont-ils alloués sur un critère de préférence nationale à des mosquées et des associations contrôlées par vos compatriotes ? Comment l'envoi d'imams en France s'organise-t-il ? Quelles sont les perspectives en matière de formation d'imams français en Algérie ? Y a-t-il des attentes cultuelles spécifiques des musulmans d'origine algérienne auxquelles vous vous efforceriez de répondre ?
Je vous propose de nous exposer vos observations générales pendant quelques minutes, après quoi les rapporteurs et mes autres collègues ne manqueront pas de vous poser des questions.