Intervention de S.E. M. Amar Bendjama

Mission d'information organisation, place et financement de l'Islam en France — Réunion du 31 mai 2016 à 14h30
Audition de s.e. amar bendjama ambassadeur d'algérie en france

S.E. M. Amar Bendjama, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d'Algérie en France :

Je ne suis pas sûr de comprendre votre question. Nous n'avons aucune emprise politique sur les mosquées, et ne cherchons pas à en avoir. Nous avons en revanche un droit de regard sur l'action des associations que nous soutenons ; nous leur imposons un cahier des charges qui les oblige à professer un Islam de tolérance, d'acceptation et d'amour de l'autre, compatible avec les lois et règlements du pays d'accueil. Je n'ai pas connaissance de propositions visant à couper l'Islam des pays d'origine des fidèles, et m'interroge d'ailleurs sur la capacité de quiconque à interférer dans la relation entre le croyant et Dieu.

L'Islam majoritairement professé dans les pays d'Afrique du Nord est le même, sunnite de rite malékite, et je ne vois pas de compétition entre ces trois pays. Il est vrai que de son côté, l'État turc a mis en place une organisation lourde, efficace, qui vise à proposer à ses citoyens la construction et la gestion de lieux de prière, et que ses moyens sont importants. Mais nous n'avons ni ces capacités financières, ni cette ambition de contrôle de l'Islam en France. À nouveau, c'est à la demande - pressante ! - d'associations représentatives de notre communauté en France que nous faisons cet effort. J'ajoute que nous travaillons de concert avec les autorités françaises, au premier rang desquelles le ministère de l'intérieur, pour éviter que nos lieux de prières se vident ; un tel vide serait dangereux tant pour notre communauté que pour le pays d'accueil lui-même.

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