Nous considérons la Grande Mosquée de Paris comme le prix du sang versé par des dizaines de milliers d'Algériens pour libérer la France. Depuis sa création, elle a toujours été dirigée par des personnalités religieuses d'origine algérienne. Il en a résulté une très forte proximité avec l'Algérie, que nous cultivons. L'Algérie, depuis son indépendance, a toujours soutenu la Grande Mosquée, matériellement et financièrement. Informellement d'abord, et depuis 1981 en vertu d'un accord prévoyant une subvention annuelle, qui s'élève depuis trois ou quatre ans à environ 2 millions d'euros par an. Cette subvention finance la gestion de l'établissement ainsi que son activité de formation et de vulgarisation. Elle emprunte un circuit bancaire parfaitement transparent, de même que les paiements des salaires et de protection sociale des fonctionnaires de la Grande Mosquée. Un rapport d'audit est rendu trimestriellement sur la gestion de l'établissement.
Vous faites allusion à la Fondation des oeuvres de l'Islam de France. D'après ce que j'ai lu - je n'étais pas en France à la création de cette fondation au milieu des années 2000 -, un seul don lui aurait été fait, qui n'a pu être mobilisé. J'espère que le nouveau président de la Fondation le pourra. Elle avait me semble-t-il pour mission de récolter et de contrôler l'argent privé ou de donateurs non identifiables. Nous sommes pour notre part attachés à ce que l'argent de l'Algérie, transféré dans un cadre intergouvernemental, parviennent directement à ses destinataires. Je répète que les subventions à la Grande Mosquée de Paris et aux différents lieux de culte, modiques au demeurant puisque la plus importante est de 100 000 euros, passent par les circuits bancaires classiques. Les associations récipiendaires s'engagent en contrepartie à rendre compte de l'utilisation de cet argent, jusqu'au dernier euro. La rémunération des imams envoyés en France, de même que leurs frais de protection sociale, est également transparente - je pourrai vous donner les montants précis, imam par imam, si vous le jugez nécessaire.