Intervention de Michel Raison

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 mars 2017 à 17h05
Institutions européennes — Débat préalable au conseil européen des 9 et 10 mars 2017

Photo de Michel RaisonMichel Raison :

Monsieur le secrétaire d'État, nous pouvons difficilement nous quitter sans avoir parlé un peu d'agriculture.

Le traité instituant la Communauté économique européenne a été signé il y a soixante ans. À l'échelle de la construction des pays du continent européen, soixante ans, c'est assez court. On voudrait toujours que les choses aillent plus vite, qu'elles soient d'emblée parfaites, mais ce n'est pas possible.

La politique agricole commune a porté ses fruits dès l'origine. Par la suite, il a bien fallu la faire évoluer. Un premier virage a été pris en 1992, avec le début d'une libéralisation de la politique agricole commune et de la réduction des systèmes de régulation. Soit ! Le problème est que, depuis lors, nous n'avons jamais véritablement réformé la politique agricole commune. Nous l'avons peu à peu adaptée, nous avons posé quelques emplâtres par-ci, par-là. Nous l'avons également beaucoup verdie. Je ne remets pas en cause ce verdissement, qui était certainement nécessaire, mais cela ne peut pas constituer le pilier unique d'une politique agricole.

Ma question est simple : va-t-on véritablement se pencher sur la question de l'objectif assigné à l'économie agricole en Europe et définir la politique adéquate pour atteindre celui-ci, comme cela a été fait en 1958 ? L'objectif, à cette époque, était de parvenir à l'autosuffisance alimentaire de l'Europe. La politique agricole correspondante avait été mise en oeuvre ; bien conçue, elle a fonctionné.

Aujourd'hui, l'objectif est différent. Il en résulte des fluctuations des prix beaucoup plus fortes et des distorsions de concurrence entre les agriculteurs des différents pays, dont la situation n'est cependant jamais brillante.

Il faudrait complètement repenser la politique agricole commune, partir d'une feuille blanche, en s'inspirant de ce qui se fait aux États-Unis, comme le préconisent de nombreux observateurs et M. le président de la commission des affaires européennes. Sinon, nous irons droit dans le mur ! Cessons de bricoler, faisons abstraction de ce qui existe aujourd'hui et rebâtissons la politique agricole commune.

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